1944 chez nos pompiers maralpins
Publié le 27 mars 2024
Au fil de cette année, je vais tenter de vous livrer, au travers de quelques brèves pages, divers pans de la vie de nos sapeurs-pompiers, il y a 80 ans. Ainsi vous pourrez imaginer comment nos ainés affrontèrent cette difficile période de notre histoire.
Pour nous replacer dans le contexte de l’époque, en cette année 1944, allons d’abord dans la vie quotidienne : rationnements, absence de ressources et de carburant, couvre-feu et bombardements successifs du pont du Var rendant difficiles bien des déplacements. A Nice, depuis le début mars, l’occupant Allemand démantèle le casino de la jetée promenade pour récupérer les matériaux, l’ensemble de nos côtes continue de se couvrir de blockhaus et des exodes de population, partiellement freinés par l’attitude courageuse du Préfet Jean CHAIGNEAU, sont exigés des responsables Allemands. L’occupant est encore plus inquiet depuis la libération de la Corse le 4 octobre 1943.
Souce : archives municipales Ville de Nice
Notre service incendie de l’époque se compose de 9 compagnies de pompiers situées à Antibes, Beaulieu, Cagnes, Cannes, Grasse, Le Cannet, Menton, Nice, Vence, que coordonne le commandant André POULLAN, inspecteur départemental.
Les Corps les plus étoffés comme Nice et Cannes possèdent plusieurs autopompes, d’autres n’en ont qu’une. Des camionnettes tractant des motopompes forment ou complètent l’équipement avec, par endroit des matériels disparates comme des autocars, vélos avec remorque ou side-cars.
Quelques communes, qui n’ont pas de corps de pompiers possèdent, comme à Guillaumes ou Lantosque, une motopompe. Ailleurs quelques pompes à bras sont toujours en service…
Tenues ou matériels sont délivrés, renouvelés « au compte-gouttes » ou carrément inexistants…
La circulaire ministérielle du 30 mars 1944 sur l’équipement des sapeurs-pompiers précise « La très faible quantité des effets mis à ma disposition exige que vous ne m’adressiez que les demandes présentant un caractère d’urgence absolue et vérifiée. Je vous précise qu’il n’est plus fabriqué d’effets de cuir autres que les brodequins et bottillons et qu’il est inutile de me transmettre des demandes de tels équipements. »
Source : archives SDIS06
Quelques ambulances sont en service chez les pompiers, comme à Antibes, Cannes, Menton ou Nice. Principalement destinés au traitement des asphyxiés, ces vecteurs deviennent des engins de secours pour tous types de victimes et sont largement sollicités durant tout le conflit.
Source : SP Menton
En ce début d’année 1944, formation, maintien des compétences, efficacité, sont, malgré la tourmente, toujours au cœur de la vie de nos pompiers.
A Cannes, c’est au docteur SACQUEPPE, « chargé de la formation technique des brancardiers secouristes des services sanitaires de la défense passive » qu’est confiée l’organisation de séances d’instruction et de démonstration aux sapeurs-pompiers.
Une délibération du Conseil municipal de février 1944 officialise cette volonté.
Source : archives SDIS06
Et pour conclure ce début de voyage dans le temps avec « nos pompiers de 1944 » allons, jour pour jour, en intervention à Antibes, il y a 80 ans.
« Dimanche 26 mars 1944, 11 h. Une dame vient nous prévenir qu’un feu de cheminée important vient de se déclarer 27 rue du Bas-Castelet. Les sapeurs RAMI, MERLE et GIOBERGIA se rendent sur les lieux. Le sinistre est circonscrit au moyen d’un ramonage et d’une cartouche ».
A 18 h 45, ce même jour, autre feu de cheminée rue James CLOSE éteint par les sapeurs SMITH et ROSSO.
Dans la rubrique « consommation » du rapport est inscrit « Néant »
…Et pour cause… Nos ainés sont partis au feu « avec bicyclettes et remorque »
Alain Bertolo
26 mars 2024